jeudi 19 septembre 2013

Georges Braque et les différentes époques de sa peinture

Georges Braque 1882-1963

Débuts

Fils d’un entrepreneur peintre en bâtiment, Georges Braque naît en 1882 à Argenteuil. C’est l’époque où les Impressionnistes s’y rendent et, enfant, il peut regarder Caillebotte et Monet peindre sur le motif. En 1900, il s’installe à Paris, s’inscrit à l’académie Humbert, copie au Louvre les œuvres de Raphaël. Il admire aussi Chardin, Boudin, Corot, Van Gogh.

L’époque fauve (1906-1907)

Octobre 1906, premier séjour de Georges Braque à l’Estaque : "C’est dans le Midi que j’ai senti monter en moi mon exaltation." Au Salon des Indépendants de 1907, il expose aux côtés de Matisse, Derain et Vlaminck douze toiles "folles de couleurs : fauves".

L’invention du cubisme (1908)

En novembre 1908, la première exposition personnelle de Braque à la galerie Kahnweiler marque les débuts officiels du cubisme, avec des paysages aux volumes géométriques et compacts. Sur une colline, entre des pins, de simples maisons nues. Henri Matisse parle de "petits cubes". Le cubisme est né.

Le cubisme analytique (1909-1912)

"Très lié avec Picasso", Braque mène avec lui une véritable révolution esthétique, tous deux "guidés par une idée commune" : annulation de la perspective traditionnelle, couleur réduite à des camaïeux, formes émiettées en facettes, sujets suggérés par l’orientation des plans…

Papiers collés (1912-1914)

Dès 1911, lettres et chiffres imprimés au pochoir apparaissent dans la peinture de Braque. En 1912, il crée le premier papier collé, Compotier et verre. "J’ai cherché le relief, sans trompe-l’œil", confie-t-il à Jean Paulhan. "Puis j’ai fait entrer la sculpture dans la toile. Ça a été mes premiers papiers collés. Avec eux, la couleur m’est revenue d’un coup, je n’avais plus à forcer. Le combat y était toujours, mais il se passait sans moi, sur la toile. Ah j’étais bien content."

Le cubisme synthétique (1913-1917)

Les peintures de Braque intègrent ensuite les acquis des papiers collés, en imitent les matières, faisant évoluer le cubisme vers une forme plus lisible. "Une toile blanche, ce n’est déjà pas si mal", fait remarquer Braque, apprêtant ses toiles de sable et de petits graviers. Ensuite, explique-t-il, "il me suffit d’épousseter. J’ai une petite brosse à dégager le bleu, une autre le vert ou le jaune : mes pinceaux. Lorsque tout est nettoyé, le tableau est fini."

Natures mortes (1919-1929)

Mariant harmonieusement forme, couleur et matière, les séries de natures mortes qu’il réalise dans les années vingt prolongent le cubisme : "Seuls les rapports – je détache bien ce mot – me touchent. […] Ce sont parfois les rapports des objets entre eux qui nous donnent le sentiment de l’infini en peinture."

Nus et Canéphores, intérieurs et figures (1922-1939)

Avec le Salon d’automne de 1922, apparaissent les majestueuses Canéphores et les nus imposants, en écho aux "Baigneuses" de Picasso. Puis vient la série des figures et intérieurs, comme Femme au chevalet(1936) ou Le Duo (1937) : des silhouettes qui renvoient aux figures noires des vases grecs, conciliant biomorphisme et stylisation décorative.

Varengeville (1941-1944)

Le jour de la déclaration de guerre, Braque se retire à Varengeville-sur-mer. Il s’y consacre à la sculpture, examine les formes des objets qu’il ramasse sur la plage, exécute des œuvres sombres et douloureuses.

Ateliers (1949-1956)

Lorsqu’il entreprend sa grande série des Ateliers, devenus le thème central de son œuvre, le peintre n’a plus comme objet que sa propre peinture : "Ainsi la série de mes Ateliers continue à m’obséder, ces peintures des intérieurs ont été une profonde plongée au-dedans de moi-même. […] Tout devenait simple et profond."

Derniers paysages (1955-1963)

En 1929 déjà, le thème de l’oiseau avait fait son entrée dans le répertoire de l’artiste pour l’illustration de laThéogonie d’Hésiode. Les oiseaux réapparaissent quand il peint le plafond des salles étrusques du Louvre, en 1952-1953. L’oiseau ressurgit également dans la série des Ateliers, y tenant "un rôle héraldique". Puis témoignant "d’un changement soudain de registre", comme "le reflet inversé de ses débuts", Georges Braque quitte définitivement l’atelier. C’est "par des paysages de bords de mer et de campagne, de falaises, de champs, de ciels où planent des oiseaux (figures de l’espace retrouvé), qu’il prendra finalement congé de la peinture" (Extrait du catalogue, Henry-Claude Cousseau).

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