lundi 3 janvier 2011

SANCHEZ COTÁN, Juan

Bodegón con aves de caza

 Chicago, Art Institute (68 x 88 cm). 


Bodegón con cardo y zanahorias

Museo de Bellas Artes de Granada ( 62x82 cm )


Bodegón con cardo y francolín

Bodegón con frutas y verduras




Chez les Hollandais, et plus encore chez les Flamands, la nature morte se veut ostentatoire ; nappes brodées, cristaux et porcelaine peinte appellent la caresse du regard et des doigts ; pulpeux, juteux, fruits et légumes manifestent l'opulence des hôtes ; leur accumulation implique des réserves inépuisables ; elle se porte garante d'un lendemain sans soucis matériels.

Wilhem Kalf : Nature morte à la cruche d'argent


Quel contraste offrent les bodegones de Cotan. Point de nappe moelleuse, ni cristal, ni tenture de brocart ; pas davantage d'argenterie. Une lumière froide détache quelques légumes, quelques fruits, un à un. Chaque objet ne semble avoir de valeur qu'en lui-même, ne devoir sa forme, sa couleur et sa consistance qu'à lui seul. Il s'avoue franchement, dans sa nudité élémentaire ; il s'en voudrait d'exciter notre envie, de flatter notre regard et de susciter en nous des complices. Comme conscient de la précarité de sa substance, il préfère désigner la distance qui le sépare de son voisin immédiat et nous inviter à en mesurer le vide. A l'alternance des pleins répond le "contrepoint du vide auquel je crois". se prend-on à répéter avec René Char ; jamais la mort ne nous est apparue aussi nécessairement liée à la vie, comme son ombre complémentaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire